22/06/2010

7. 99F - Frédéric Beigbeder



En 2000, parait aux éditions Grasset, 99F, quatrième livre de Frédéric Beigbeder. Après un raz-de-marée médiatique, ce livre permet à Beigbeder d'être licencié de son agence de pub.
Oui, ce roman est en quelque sorte autobiographique. Octave, directeur artistique (AD) crée des pubs, ou plutôt crée des désirs, pour nous autres, pauvres consommateurs abrutis devant notre télé. Octave est dieu, et nous sommes ses sujets ; nous achetons parce qu'il l'a décidé.

En gros, ce livre est une énorme critique du monde de la pub, qui n'est que sex, drugs and fall. Brutal fall décidée par Octave qui veut être viré. C'est l'histoire de la déperdition consciente de ce roi du monde, qui n'est rien sans divertissement.

Oui, c'est dit comme ça dans le livre. Avec les références à Pascal, Nietzsche, Marx et autres. Références, que moi, élève de fin de terminale L, j'ai.
Rien de grandiloquent quoi.

À part le style qui est quand même plus travaillé, je n'avais rien lu d'aussi plat depuis Marc Levy et Guillaume Musso.
L'histoire se fait, sans grandes péripéties ou évènements marquants. Rien ne semble extraordinaire, et c'est bien ça le problème. La drogue, les putes, la mort, tout ce qu'il y a de plus cru et de plus violent dans ce monde est décrit comme si on se parlait du temps qu'il fait. C'est normal.
Et cet espèce de glamour du trash, comme une pub où un mannequin anorexique présenterait un produit amincissant, se finit sur une apothéose irréaliste, à la limite de la science fiction. Quoique, le côté initiatique, avec le méchant pas beau qui finit puni par la société, c'est drôle aussi.
Le pire, ce doit être ce ton absolument snobinard, du moi-je-sais-tout, et je-vous-envoit-la-vérité-en-pleine-face qui se veut pour détester le narrateur, mais qui ne me fait que détester l'ensemble de l'œuvre.

Bref, ça se veut littéraire, ça se veut presque philosophique, et pourtant, ce livre qui fout des paillettes sur une critique faussement acerbe de la publicité n'apprend rien qu'on ne sait déjà sur notre humanité détestable, et n'est en aucun cas un chef-d'œuvre de littérature.

Octave s'ennuit de ce monde qui tourne trop vite. Moi je me suis ennuyée à lire 99F.