27/06/2010

8. Crime et châtiments


"Mais qu'est-ce donc que l'exécution capitale, sinon le plus prémédité des meurtres auquel aucun forfait criminel, si calculé soit-il, ne peut être comparé." Albert Camus


Théodore Géricault - Étude de pieds et de mains


Jusqu'à aujourd'hui, l'exposition Crime et châtiments était présentée au Musée d'Orsay. Véritable rétrospective de l'histoire du meutre, du drame, du sang, de l'horreur, de 1791 à 1981 (date de l'abolition de la peine de la mort), le public est averti en entrant dans le musée.
Les murs sont peints en noirs, rouges, verts ; "Tu ne tueras point" nous accueille à l'entrée ; et la guillotinne, véritable, veille sur l'ensemble. Les visiteurs chuchotent, et moi-même, je suis un peu mal à l'aise.

De nombreuses oeuvres, grandioses sont exposées dans cette exposition, comme Lady Macbeth, somnambule de Füssli ou encore La Vague de Schwabe, et de nombreux croquis, esquisses, aquarelles sont présentées, notamment de Goya ou de Victor Hugo.
Hugo, qui nous accompagne d'ailleurs pendant toute l'exposition, parmi ses dessins, ou ses textes.

En fait cette exposition fonctionne comme un livre, qui nous explique notre vision du mal en l'espace de deux cent ans.
Si on commence du pêche originel, le mal radical selon Kant, de la crucifixion de Jésus, on en vient vite au meurtre de Marat, interpreté dans une dizaines d'oeuvres fondatementalement différentes, puis la figure de la femme, de la justice, et enfin une longue étude phrénologique pour terminer sur le surréalisme.
Un long livre qui nous montre que "ce qui intéresse les artistes, c'est la violation des interdits fondamentaux, le sacrilège." (Robert Badinter)

Ainsi, on peut dire que c'est (ou c'était !) une exposition interessante, avec de belles oeuvres exposées. Mais peut-être trop portée sur l'étude du crime que le crime en lui-même ; c'est plus une essai philosophique imagé qu'une exposition artistique.


Victor Hugo - Justicia

Tout ça pour dire qu'en sortant, on se pose juste des questions sur la moralité de l'homme, et surtout, si nous autres innocents, n'étions pas tous malsains à admirer la représentation du mal absolu ?

1 commentaire:

Murielle a dit…

J'ai adoré cette exposition! Elle est à la fois inquiétante et à la fois fascinante. Ce que tu dis est tout a fait vrai, on peut se demander s'il y a une forme de malignité à l'appréciation de l'œuvre. Je dirais oui parce que la représentation de la mort et du mal devrait nous choquer, et non parce que la mort fait (un peu?) partie de la vie... Bref, je me comprend et ne saurais mieux répondre à cette interrogation! x)