12/05/2010

4. "Non, l'homme ne descend pas singe mais plutôt du mouton" (J'accuse)




Mercredi 05 mai 2010.


Le Zénith de Paris est plein à craquer de jeunes babs, de trentenaires qui hurlent "Je t'aime" alors que les lumières ne sont même pas encore éteintes, et des jeunes habillées de vintage cheap (ou pas).Ce soir-là, l'une des meilleures salles de Paris était complète pour Damien Saez.

Damien Saez, pas du tout joyeux fanfaron, abreuve nos oreilles de "pleurnicheries" comme il se plait à le dire, depuis déjà 10 ans. On retiendra "Jeune et Con" qui passe en boucle sur Virgin Radio depuis trop de temps, sa prestation aux dernières Victoires de la musique qui a laissé Nagui sans voix, l'affiche de ses concerts censurée dans le métro et.. c'est tout.
En effet, depuis 10 ans, on entend peu parler de Saez, d'abord parce qu'il l'a choisi, et ensuite parce que à qui ça plairait d'entendre "Faut du gazoil dans la bagnole, la carte bleue dans la chatte" (J'accuse) ou encore "Les seins de Marilyn ou les saints de Marie, tu sais moi je m'en fous, tant qu'elle est à genoux" (Marie ou Marilyn) dès qu'on allumerait notre radio.Entre provocation, poésie, tragédie et (surtout !) contestation, Damien Saez réunit de nombreux fans, tout étant complètement inconnu du grand public.

En tout cas, ce soir-là, le Zénith était sold out (oui je me répète, mais un artiste pas médiatisé qui fait une tournée en France et remplit le Zénith, c'est pas donné...), et c'était de la poésie et de la rébellion qui flottait dans l'air !


À 19h45, les lumières se sont éteintes pour nous laisser apparaitre un mix entre un Cabrel nullissime, et un fake de Saez. Guillaume Favray. Sans aucun intérêt.

Et puis après une heure de sound check, Damien Saez apparait enfin sur scène pour nous chanter "Les Anachirtectures", en bafouillant quelque peu.Et puis les chansons s'enchainent ; on a droit à presque tout son dernier album (J'accuse) qui déménage. Une énergie très rock, presque punk, et il y a du pogo violent dans la fosse ! (Et oui, les mecs de la trentaine qui boivent trop de bières sont en fait des groupies hystériques de Saez.)

Enfin, Saez reste seul sur scène, et nous offre un long, très long set acoustique. Il nous offre "Je veux qu'on baise sur ma tombe", "Jeunesse lève-toi", "Saint Petersbourg", "Autour de Moi Les Fous", "Tu y Crois Toi". Que du bonheur.

Il sort de scène plusieurs fois, pendant quelques minutes, ce qui laisse croire au public que le concert est bel et bien fini, avant de revenir, une cigarette dans la bouche pour nous jouer encore quelques chansons.
Quand il revient pour la dernière fois, il passe la main dans ses cheveux, écrase sa clope sur scène et nous dit "Je vous jouerais bien encore une dernière pleurnicherie, mais je sais pas laquelle... Je sais, c'est pas très professionnel, le concert aurait du être fini depuis une heure... Mais c'est ça qui est beau."
Et il nous joue "Le Cavalier Sans Tête" et "Tricycle Jaune" avant de partir définitivement de la scène.


Un concert absolument magnifique. Damien Saez n'était pas ce gars qui dit ne pas aimer la scène, tout au contraire. Ses sourires, ses remerciements, et ses quelques mots lancés à la foule donnaient l'impression d'être à une soirée entre amis. Une guitare acoustique, et la foule chantait à sa place. En somme, une véritable harmonie entre Saez et le public.
Bref, un long concert de trois heures entre ses classiques et son nouvel album; un concert absolument parfait.


À écouter ;
Regarder les filles pleurer (J'accuse)
Fils de France
Putain, Vous m'aurez plus (Varsovie)
Que tout est noir (Varsovie)
J'veux du nucléaire (God Blesse)
S'en aller (Paris)
Police
Ma petite couturière
Pilule (J'accuse)
Jeunesse lève-toi (Varsovie)
Jours étranges (Jours étranges)
Crépuscule (Jours étranges)

(enfin tout quoi !)

EDIT ; Le concert du 5 mai (et d'autres aussi...) ont été enregistrés, et le son est juste incroyable ! HERE

1 commentaire:

Pitch' a dit…

C'est toi qui a écrit ça ? OMG c'est super bien écrit ôô